Compagnie L’Entreprise

[2017]

Claire, Anton et eux

jeudi 18 mai 2017, par valentine

texte et mise en scène François Cervantes
avec les élèves de 3ème année Gabriel Acremant, Théo Chedeville, Louise Chevillotte, Milena Csergo, Salomé Dienis-Meulien, Lucie Grunstein, Romain Jean-Elie, Jean Joude, Kenza Lagnaoui, Jean-Frédéric Lemoues, Sipan Maroudian, Solal Perret-Forte, Maroussia Pourpoint, Léa Tissier, Sélim Zahrani
Lorsque je suis venu la première année au CNSAD pour observer le travail de la promotion 2017 que j’allais suivre pendant trois années (2014-2017) pour écrire un texte et le mettre en scène, j’ai eu une longue conversation avec Claire Lasne-Darcueil, directrice du Conservatoire, sur son amour pour Anton Tchekov, sur la façon dont cet homme a accompagné son chemin d’actrice, de metteure en scène, de directrice de troupe, de centre dramatique et maintenant d’école de théâtre.
J’ai ensuite dit aux étudiants que je souhaitais partir d’eux pour écrire ce texte. Eux avaient envie d’une épopée, avec des personnages hors du commun ! Après quelques jours, ils ont vu que le travail sur leur mémoire, leur arbre généalogique, débouchait très vite sur une dimension épique...
Ils devenaient passeurs d’une histoire, ils se sentaient être l’avenir de leur passé, et ils sentaient que notre vie est une histoire que nous devons inventer, et raconter. Ces jeunes gens, qui sont entrés dans une des écoles de théâtre les plus prestigieuses, me disent qu’ils n’ont jamais eu la sensation de côtoyer la mort d’aussi près (ils étaient à Paris lorsque les attentats ont eu lieu). Ils se posent des questions sur le rôle de l’art dans le monde d’aujourd’hui. Ils ont parfois l’impression que ce monde leur dit qu’il y a des choses graves dont nous devons nous occuper de façon urgente avant de nous soucier d’art. Pourtant, une voix intérieure leur dit que l’art n’a jamais été aussi nécessaire qu’aujourd’hui.
Ils ressentent le besoin d’être emportés dans des projets qui ont du sens, une dimension collective, des contacts plus forts avec le public...
Ils ressentent la puissance du métissage qui les entoure, ils parlent le français, l’espagnol, l’anglais, l’arabe, l’allemand, l’italien, l’arménien, le portugais, le libanais...
Ils ne veulent pas que ce monde leur vole leur joie, leur jeunesse, la nécessité de l’art dans leurs vies, leur besoin d’amitié, d’amour, de camaraderie, d’intelligence collective. Ils se sentent le désir d’inventer un théâtre de leur époque et de le partager.
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