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La distance qui nous sépare

2012

Nous nous aventurons sur des terres nouvelles. Cela vient de loin, depuis Marseille, depuis la troupe, la permanence, depuis les créations Corps transparent, Pays à vendre : ce lent déplacement de la frontière entre fiction et réalité.
Nous travaillons à partir des arbres généalogiques des acteurs : nous partons du présent, de la ville où nous travaillons, Marseille, et de la mémoire des acteurs, qui est là, dans leurs corps. Ils porteront leurs noms sur scène, ils en porteront d’autres aussi, ils seront dans le présent du plateau et ils seront aussi dans des siècles précédents. Dans ce continuel dialogue entre les mots et la chair, avec la chance de travailler dans le temps avec des acteurs que j’aime, nous explorons la mémoire des corps comme on déchiffrerait un livre en nous.

Les acteurs font revenir des personnages qui font partie de leur histoire : des membres de leur famille, des êtres rencontrés, aimés, rêvés… Avec ces personnages reviennent des quartiers de France, d’Espagne, du Maroc, d’Algérie, d’Iran, de Pologne, d’Australie… Des maisons, des appartements, des chambres, des couloirs, des rues, des jardins, des places de marché, des paysages de guerre, des parquets de bals… Pour l’un, la famille travaille la terre en Normandie depuis au moins trois siècles, pour un autre les déracinements sont si nombreux qu’on a l’impression d’une course folle.
Ces personnages qui reviennent à travers la mémoire et le corps des acteurs découvrent notre époque métissée. Nous les accueillons au sein de la troupe, au bord de la Méditerranée, sur le plateau du théâtre, en 2012 : tous les lieux et toutes les époques se rencontrent. Entre grands manteaux sous la neige, robes légères sur la plage, tabliers et salopettes, les corps se croisent, s’éloignent, s’accouplent, se tuent. Nous évoquons les peuples qui sont en nous.
Le passé voulait un avenir, et nous sommes cet avenir. Nous avons besoin de nous sentir aimés par le passé. Notre tradition a été tellement malmenée que nous avons perdu la voie d’accès aux mythes fondateurs de notre civilisation, nous cherchons à retrouver le trésor perdu.
L’origine est ce qui, en chaque être, est susceptible de déclencher la révolte.

Texte et mise en scène François Cervantes
Avec Dominique Chevallier, Nicole Choukroun, Catherine Germain, Stephan Pastor, Laurent Ziserman
Assistanat mise en scène Mounir Hamada Hamza
Son Xavier Brousse
Lumière Christophe Bruyas
Construction décors et accessoires André Gighlione
Images Philippe Domengie

Production L’entreprise
Coproduction Théâtre Paul Eluard Choisy le Roi
Partenaires de production Friche la Belle de Mai, Théâtre Massalia
Non disponible en tournée