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« Le Garage » , lieu de rencontre de 2004 à 2014, à l’adresse des gens de théâtre, se transforme en rendez-vous tout au long de l’année : masters class, laboratoires, conférences publiques... Certains de ces rendez-vous sont organisés directement par la compagnie, d’autres par des structures de formation professionnelle.

« Il est aussi physique de dire un vers de Victor Hugo que de détendre un muscle du dos. Il est aussi poétique de détendre un muscle du dos que de dire un vers de Victor Hugo »
Eugène Lion

Il faut du temps pour travailler vite.
Je donne beaucoup de responsabilités aux acteurs, ils sont pour moi au cœur de l’acte théâtral. J’ai ouvert « Le Garage » aux comédiens professionnels pour explorer avec eux les relations entre la pensée, le texte, la parole, la voix, le corps et l’espace. Cet atelier s’adresse à des acteurs qui pensent qu’il est nécessaire d’avoir une pratique régulière pour structurer un travail personnel, qu’un acteur a besoin d’ancrage dans une pratique, qu’un chemin ne peut se faire seulement en allant de production en production, de metteur en scène en metteur en scène, de texte en texte.

Aujourd’hui, à cause des ruptures successives avec le passé et à cause du mélange des genres, nous sommes dans une période à la fois extrêmement riche et très confuse. Il y a une éloge de la spontanéité et la reconnaissance d’acteurs qui entrent de but en blanc dans le métier, et puis il y aussi un acte de résistance : la nécessité de créer des cellules de travail régulier pour étudier et pratiquer un art comme un métier, l’artisanat d’un art objectif et collectif.

Au-delà des productions de spectacles, la pratique d’un art est une fin en soi, cela peut-être vrai pour un acteur comme pour un peintre ou un auteur. Si le théâtre peut-être un art, une question : celle de la place du corps dans l’œuvre d’art. Quand un acteur entre sur scène, il doit se poser la question du « je est un autre », que ce soit avec un texte ou avec son propre corps. Se sentir appartenir à une famille de travail.
Poser la question des liens, du groupe, de l’intelligence collective, l’énergie d’un groupe n’est pas la somme des énergies individuelles. Il y a un certain travail que nous ne pouvons pas faire seul.
François Cervantes